Whitewash

Le Grand Sommeil

  1. Résumé
  2. Descriptif
  3. Les films

Nag Ansorge

Frédéric Back

Xavier Julliot

Michael Sporn

Jimmy Murakami

René Borg

 

Nag ANSORGE (1925-2013)

Nag Ansorge a achevé le long film de sa vie. Son œuvre d’une diversité incroyable, réalisée avec la complicité symbiotique de son épouse Gisèle, doit sa renommée mondiale à une dizaine de courts métrages animés avec du sable de quartz noirci.

C'est la découverte de l’œuvre du maître tchèque Ji?í Trnka qui révéla aux deux artistes l'univers de l’animation, et peu après ils faisaient leurs premiers pas avec leurs propres marionnettes. L’approbation des milieux amateurs les poussa à devenir cinéastes professionnels, installant leur studio dans une maison près de Lausanne. Si leur premier film de marionnettes en tant que professionnels, présenté au premier Festival d'Annecy en 1960, ne généra pas beaucoup d'enthousiasme, leur travail leur apporta toutefois une certaine reconnaissance auprès des professionnels.

Tirant leçon de l'expérience, ils mirent de côté marionnettes et projets personnels, et Gisèle reprit son métier de pharmacienne tandis que Nag devenait actif dans le monde du film de commande, réalisant reportages d'actualité et documentaires. Ils doivent à ce gagne-pain la découverte de leur matériau de prédilection : pour un documentaire sur le cœur, ils eurent l’idée d’animer la circulation sanguine avec du sable. Lors de son avant-première à Annecy en 1967, leur premier film réalisé entièrement avec du sable noirci, Les Corbeaux, fut salué avec enthousiasme, suivi par Fantasmatic (1969), Anima (1977) et leur dernier film commun, Sabbath (1991).

Pour l’animation suisse, l’engagement le plus significatif de Nag fut pourtant sa participation à la fondation du Groupement Suisse du Film d’Animation en tant que secrétaire général, puis président, pendant presque 25 ans.


ROLF BÄCHLER
Cinéaste et agent libre d’animation


 

 

Frédéric BACK (1924-2013)

Réalisateur mais aussi peintre, illustrateur, naturaliste et environnementaliste, Frédéric Back a marqué l'histoire du cinéma d'animation.

Les films les plus célèbres de Frédéric Back, souvent sources d’influence pour plusieurs cinéastes de renom (John Lasseter, Hayao Miyazaki, Isao Takahata, Jacques-Rémy Girerd, pour ne nommer que ceux-là), ont été couronnés à Hollywood, à Annecy et ailleurs. L’engagement du réalisateur en faveur de la préservation de la nature a modelé son œuvre et lui a donné son souffle. À ce titre, sa réputation dépasse les limites du petit cercle de l’animation. Le cinéaste a d'ailleurs souvent délaissé son atelier pour soutenir des causes écologistes et pacifistes, répondant présent quand son autorité était requise.

Son œuvre apparaît à un moment particulier de l’histoire de l’animation. Après avoir terminé Crac ! en 1981, Back travaille d’arrache-pied à son chef-d’œuvre, L’homme qui plantait des arbres (1987), tandis que John Lasseter présente The Adventures of André and Wally B. (1984) puis Luxo Jr. (1986). À la fin des années 1980, alors que commence la production de Le Fleuve aux grandes eaux (1993), Disney introduit l’informatique dans la production de dessins animés. Tandis que l’ordinateur se fraie un chemin, Back réinvente l’animation traditionnelle sur cellulos pour lui arracher de nouvelles harmonies. Son défi : la rendre capable de transmettre de façon convaincante la beauté de la nature. Mené par une force tranquille, persuadé de la noblesse et de la justesse de son engagement, Frédéric Back a signé une œuvre éloquente, qui impose le respect.


MARCO DE BLOIS
Cinémathèque québécoise/Les Sommets du cinéma d’animation


 

 

Xavier JULLIOT (1965-2013)

Xavier Julliot a rejoint le Haut Pays des neiges éternelles.

Alors qu’il se dirigeait vers une carrière administrative, après des études en informatique et en gestion, Xavier Julliot rencontre en 1987 le producteur Claude Huardeau, qui développait alors un logiciel dédié à l’animation 2D. Il rejoint la société Label 35, installée à Créteil, et connaît sa première expérience de l'animation en participant à la production de Sharky et Georges, série intégralement produite en France et pour laquelle il suit, avec d'autres compagnons néophytes comme lui, une formation à l’école des Gobelins. Pendant quatre ans, il découvre et participe à l’ensemble des métiers qui composent le dessin animé 2D, de l’écriture jusqu’au shoot 35.

La grande aventure Label 35 prenant fin en 1991, il suit une formation de graphiste maquettiste et intègre une société d’édition publicitaire, mais, nostalgique de son précédent métier et du travail en équipe, il rejoint bon nombre d’anciens collègues pour travailler sur le long métrage A Goofy Movie au sein des studios Walt Disney Feature à Montreuil.

En 1995, il entame sa collaboration avec le studio La Fabrique, installé dans les Cévennes par son fondateur Jean-François Laguionie. Le Château des singes sera son premier chantier. Dans ce même studio, il enchaîne les postes de directeur technique, directeur de production, producteur et directeur de studio sur 3 longs métrages, L’Île de Black Mór ; Tous à l'Ouest : une aventure de Lucky Luke ; Kérity, la Maison des contes, ainsi que sur des courts métrages et des films TV et publicitaires. En 2009, il avait repris les rênes du studio en tant que gérant et producteur, succédant à Jean-François Laguionie.


Marie-Aline PUTZ-PERRIER
CITIA


 

 

Michael Sporn (1946-2014)

Infatigable traditionaliste du dessin à la main, Michael Sporn usait tour à tour d’un style formidablement adaptable ou distinctement reconnaissable.

Attiré très tôt par le monde de l’animation, Sporn mentionnait dès 4 ans, s’adressant à sa mère, "dessins animés" d’un ton qui en disait long, ainsi qu’il le relatait des années plus tard lors d’une interview au Los Angeles Times. Lui dont l’enfance aura été tourmentée et interrompue avant terme deviendra quelques années plus tard l’auteur de très nombreux films traitant de la famille.

Après avoir étudié les beaux-arts au New York Institute of Technology, il s'engagea, pendant cinq ans, dans l'US Navy où il continua à étudier les arts et l'animation par correspondance. À partir de 1972, il travailla successivement pour les réalisateurs John Hubley puis Richard Williams, basé à Londres, avant de créer son propre studio à New York en 1980.

Réalisateur de nombreuses adaptations de livres à succès pour enfants telles que Lyle Lyle Crocodile (1987) ou The Man Who Walked Between the Towers (2005), ses œuvres traduisent alors sa capacité à changer de style en fonction du livre, se faisant le reflet fidèle de l’illustrateur. À côté de ces adaptations, ses propres créations, traitant souvent de sujets de société et à destination d’un public plus adulte, tel le sombre Champagne (1997), récompensé par de très nombreux prix, ou Whitewash (1994), sont en revanche marquées par un style très reconnaissable.

À travers l’œuvre de Sporn se retrouve, tel un fil rouge, sa constante et infatigable résolution à ne jamais recourir à la technologie, mais au contraire à maintenir un lien direct entre l’artiste et le papier et à concentrer tout son art dans des dessins faits à la main, dans un style simple mais vivant... animé, donc.


Marie-Aline PUTZ-PERRIER
CITIA


 

 

Jimmy Teruaki MURAKAMI (1933-2014)

La vie étonnante d'un "globe-trotter du cinéma d'animation"

La vie et la carrière de Jimmy T. Murakami comptent parmi les plus étonnantes qui soient. Né en Californie, placé avec sa famille dans un camp de prisonniers pendant la Deuxième Guerre mondiale, formé au Chouinard Art Institute de Los Angeles, il fait ses débuts à la United Production of America (UPA), enchaînant avec un bref passage à la Toei Animation, à Tokyo, pour ensuite travailler quelques années à Londres pour TVC, le studio de John Coates et John Dunning. De retour à Los Angeles en 1965, il s’associe à Fred Wolf pour fonder la société Murakami-Wolf. C’est là qu’il réalise son premier film majeur, Le Souffle (1967), allégorie de la vie et des rapports sociaux pour laquelle il reçoit le Grand prix d’Annecy. À la même époque, il produit Magic Pear Tree (1968), nominé pour l’Oscar du meilleur court métrage d’animation. En 1971, il installe sa société en Irlande et de ce fait contribue à établir l’industrie de l’animation dans son pays d’adoption.

En 1981, Murakami supervise la réalisation de Le Bonhomme de neige, adaptation du livre de Raymond Briggs produite par John Coates (autre nomination pour un Oscar). Il collabore de nouveau avec Briggs et Coates en 1986 pour réaliser le long métrage Quand souffle le vent, son chef-d’œuvre, récit sensible et poignant d’une attaque nucléaire sur la Grande-Bretagne.
Dès l’année suivante, son studio produit la série à succès Les Tortues Ninja. La dernière réalisation majeure de ce "globe-trotter du cinéma d’animation" (l’expression est de Giannalberto Bendazzi) est un long métrage adapté de Dickens, Un chant de Noël (2001).


MARCEL JEAN
CITIA


 

 

René BORG (1933-2014)

Un drôle d'oiseau qui s'est envolé. Père des Shadoks, artiste éclectique et prolifique, René Borg a marqué toute une génération et servi de modèle à de nombreuses figures du cinéma d'animation.

René Borg commence sa carrière en tant qu'intervalliste chez Jean Image à la fin des années cinquante. Engagé au service recherche de l'ORTF, il contribue au développement de l'animographe, inventé par Jean Dejoux. C'est cette technique qu'il utilise pour réaliser, avec Jacques Rouxel, la célèbre série animée qui divise la France en 1968, Les Shadoks, dont plusieurs répliques telles que "Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?" resteront cultes jusqu'aujourd'hui. René Borg, c'est aussi le papa de Nono le petit robot dans Ulysse 31, et de Oum le dauphin blanc, personnage si populaire qu'il deviendra la mascotte d'une marque de chocolat ! Auteur, coauteur, réalisateur, directeur de l'animation ou encore conseiller et directeur artistique, Borg participe également à un large contingent de séries d'animation qui berceront les années quatre-vingts : Wattoo Wattoo, Clémentine, Il était une fois...l'Homme.

René Borg était une figure respectée du cinéma d'animation, dont il voulait favoriser le dynamisme et la richesse créative. Il a entre autres été membre du conseil d'administration et de l'organisation des Journées internationales du cinéma d'animation d'Annecy, et reste un pionnier de la coopération franco-japonaise, en plus d'être le fondateur de l'institut de formation européen de dessin animé. De nombreuses figures du cinéma d'animation, tels Jean-Yves Raimbaud (Oggy et les Cafards) ou Bruno Bianchi (Inspecteur Gadget), le considèrent comme un mentor. Des générations se souviennent de ses personnages mythiques et de son humour décalé.


MARIE-ALINE PUTZ-PERRIER, ANNAH TIPREZ
CITIA


Les films

  • You Were So Precious

    You Were So Precious

    Corée du Sud, France - Mi-Young BAEK

  • Crac !

    Crac !

    Canada - Frédéric BACK

  • Sabbat

    Sabbat

    Suisse - Gisèle & Ernest "Nag" ANSORGE

  • Whitewash

    Whitewash

    États-Unis - Michael SPORN

  • Breath

    Breath

    Royaume-Uni - Jimmy T. MURAKAMI

  • Les Shadoks "Épisode 4"

    Les Shadoks "Épisode 4"

    France - René BORG, Jacques ROUXEL